Erica Minor
Un film de Bertrand van Effenterre
long-métrage | 1973 | 90 min
Anne, Claude, Marianne… et les autres
1973 – Le monde occidental est calme. Les étudiants ont perdu la vilaine habitude de brûler les voitures de leurs parents. Et les Arabes n’ont pas encore trop augmenté le prix du brut.
Un capricieux destin nous fait découvrir, peu à peu, trois visages, trois silhouettes, qui , sans cesse, se recouvrent l’une l’autre, se complètent, se cachent, disparaissent et reviennent, jusqu’à n’être chacune que la petite ombre, le petit reflet d’une immense aventure qui les concerne, celle-là, toutes les trois.
CLAUDE – sous la chevelure bouclée d’Angela Davis: la fragilité et le désespoir de ceux qui se savent perdus et perdants. Trop sensible pour ne pas être choquée, elle ne supporte pas les mensonges, les compromissions, la laideur, l’ignominie, l’hypocrisie – couleurs d’un monde que ses parents lui ont laissé. Dans l’amour qu’elle fait avec simplicité, dans la drogue qu’elle utilise sans passion, dans le chantage à la séduction dont elle fait un art de vivre, dans la vivacité de sa fille Sophie, c’est en réalité sa propre mort qu’elle cherche à grand peine à exorciser.
MARIANNE – fille adultère de l’Université et de la bourgeoisie, elle se laisse ronger par les mots et les idées que son esprit, tantôt lucide, tantôt malade, n’arrive plus à maîtriser. Des souvenirs affleurent. Ses longues discussions pendant le temps de Mai. Ses découvertes d’alors. Sa vie provisoire dans une communauté. Son divorce. Son enfant… Les mots en appellent d’autres. Et le discours de Marianne, hésitant, tranché, repart sans cesse après chaque pause.
ANNE – Dernière note du triptyque… Elle a voulu, elle, se confronter à cette réalité mystérieuse et fascinante pour une intellectuelle qu’est le travail manuel. Quittant Paris, où elle vivait la tranquillité banale d’une étudiante sans problème, elle est venue s’établir au bord du Lac Léman, à quelques kilomètres de Genève, dans une région où la vie rurale et la vie de l’usine sont étroitement liées. C’est là que, confrontée, à la réalité physique de son travail, elle découvrira combien sa position de femme intellectuelle reste ambiguë.
De temps à autre, restituant sous un mode parodique le bruit de fond de cette époque, des personnages comiques ou grotesques viennent danser quelques ronds de jambe sous la forme du discours politique, tandis que le « raton laveur » de cette petite fresque a pris l’apparence d’un enfant violoniste.
Anne | Brigitte FOSSEY |
Claude | Juliet BERTO |
Marianne | Edith SCOB |
François | Jean-Yves GEISEL |
Stéphane | Yves SIMON |
Pierre | Roger JENDLY |
Sylviane | Michèle GLAESER |
Nadine | Claudine BERTHET |
Sophie | Frédérique JAMET |
L’assistante sociale | Rosine ROCHETTE |
La bibliothécaire | Madame CLOT |
Le petit violoniste | Laurent LEVY |
L’homme à la maîtresse | Michel ROBIN |
L’homme à la tête vérolée | Francis GIROD |
L’homme au discours entre les dents | Michel BERTO |
Premier vigneron vaudois | Maurice ROSET |
Deuxième vigneron vaudois | Marcel VEUILLET |
Premier balayeur noir | Alfred PANOU |
Deuxième balayeur noir | Tola KOUKOUI |
La bataille navale | Pierre GAMET |
La bataille navale | Pierre NICOLE |
Le garçon aux écouteurs | Gilles GEISWEILLER |
Scénario et Réalisation | Bertrand van EFFENTERRE |
Chef Opérateur | Nurith AVIV |
Ingénieur du Son | Pierre GAMET |
Monteuse | Joële van EFFENTERRE |
Scripte | Madeleine FONJALLAZ |
Assistants à la Réalisation | Frédérique GEISEL Patrick GUIGNET |
Assistant Opérateur | Willy ROHRBACH |
Electricien | André RICOMET |
Mixage | Peter BEGERT |
Laboratoires | SwartzFilm Technik Bern Cinegram Genève Hermann WETTER Genève |
Production | Les Films du Canton Nathalie NATH Joële BLETON |
Durée | 1h30 |
Format | Noir et Blanc |